La mariée était en noir !

On dirait un titre de polar….En fait, c’est réellement à partir du 1840 que la robe blanche devient une tradition, suite au mariage de la Reine Victoria. Cette tendance va rapidement se propager dans les milieux aisés puis devenir une institution dans toutes les classes, au cours du XXème siècle.Dans la Bretagne du XVIII et XIXe siècle les mariées sont en noir et le mariage n’intéresse pas d’abord ceux qui vont se prendre pourmari et femme, mais les milieux qui, en cercles concentriques etserrés, les entourent durant leur existence.La famille, à cause de l’intérêt patrimonial, décide de l’union ou,au moins, par ses conseils pressants, l’oriente. Le consentement despère et mère dans les textes est habituellement remplacé par leurvolonté dans la pratique : la majorité, civile ou matrimoniale,n’arrache pas d’un coup et définitivement l’enfant à l’influencefamiliale.La paroisse, surtout la rurale, encombrée de parents, alliés, patrons, amis, n’est point indifférente à votre projet d’établissement. Ellescrute votre comportement, espionne vos fréquentations, juge votrehonorabilité. Vous êtes ou vous alliez devenir des siens : votre acceptation ou votre rejet est mis sur la balance.Le mariage est un acte social avant d’être le sceau de l’amour mutuel du couple. Aussi sa conclusion est-elle réglée conjointement par les législations de l’État et de l’Église, les deux gardiens traditionnels de la société et lorsque son existence rencontre des problèmes il appartient à la juridiction ecclésiastique de les résoudre, mais toujours dans le sens de la sauvegarde de la liberté des personnes.LA GENEALOGIE EST LA MEMOIRE DES HOMMESSource : Etienne Vo Duc Hanh 1983